J7 Italian Base Camp (3660m) - Japanese Base Camp (4250m)
Cette nuit, lors de mon pipi nocturne, j'ai remarqué que la pluie avait cessé, et le ciel était étoilé comme jamais... magnifique! Pas manqué, le lendemain au réveil, c'est le grand beau. Changement d'ambiance, surtout avec les montagnes plâtrées de neige (j'espérais secrètement qu'il neige dans ma tête pour renforcer l'ambiance montagne, là on est servis). Après un petit dej au riz (plus cuit cette fois, mais avec un goût de trop peu), on commence à se mettre dans la chenille de sherpas. Le sentier devient raide, glissant et expo. Le paysage est très chouette mais on ne verra pas le soleil de la journée, comprenez donc que les pauses vont se faire courtes et rares.
On longe la rivière pendant un long moment, puis au loin, j'aperçois les sherpas enlever leur chaussures... et traverser! Non, sérieux? Et ouais, les pieds nus dans la neige, et c'est parti, à mon tour: non seulement la température de l'eau est extrême, mais en plus il faut lutter contre le courant. J'en ai jusqu'aux genoux! Ouf!
On repart en direction du Japanese Base Camp, on sent l'altitude alors on y va tranquille. Arrivés au J.B.C, il n'y a que quelques emplacements de bivouac (sur une moraine, c'est difficile de trouver un coin plat et sans cailloux), mais qui sont réservés par les sherpas des agences. On s'est fait avoir quoi! Bons joueurs, ils nous paient le thé, parce que ça caille. Simon part en repérage trouver un emplacement mais pas grand chose. On décide donc de continuer. Et puis juste après un groupe d'allemands, on se dégage une petite place. On monte la tente rapidement, et je me réfugie dans le duvet car je suis complètement frigorifiée.
Peu après, il se met à neiger, bon timing. Le reste de l'après-midi se passe dans le duvet à boire du thé (nos voisins allemands nous ont apportés une grosse bonbonne d'eau chaude), à lire (j'entame d'ailleurs un nouveau bouquin car Alexandra David Neel commence à me fatiguer), secouer la tente (car la neige commence à s'accumuler) et même du yoga dehors pour Simon (quelle idée saugrenue)! Après 12 jours de riz, ce soir les pâtes à la tomate passent trop bien.
Par contre, j'ai fait un faux mouvement et me suis bloquée au niveau cervical, impossible de me caler sur mon oreiller gonflable. Impossible de bouger une fois la bonne position trouvée. Une petite nuit, entre la douleur lors des changements de position, les secouages de tente, le bruit des chutes de séracs...