J6 Dobhan (2520m) - Italian Base Camp (3660m)

2960 Rps, eh dis on n'a jamais lâché une addition pareille!! Il faut dire qu'on a racheté un bon paquet de sucre et surtout du riz en prévision des repas manquants (pourquoi on a "oublié" de prévoir des repas? l'histoire ne le dira pas!). Les sacs sont plus lourds et le porte-monnaie s'allège, mais maintenant à priori, on a de quoi tenir jusqu'à la fin de trek. Bref, c'est la liberté, et j'aime ça!

La matinée se passe de nouveau dans la jungle, entrecoupée de passage de ponts branlants; Amel en profite pour discuter avec un des mecs du groupe de Terre d'Av; puis on se retrouve devant, avec quelques sherpas plutôt rapides. C'est toujours autant la jungle mais on espère que ça va changer...

Effectivement, arrivés à Sallaghari, là où feront étape les autres groupes, c'est la fin de la jungle. Après le passage d'un pont en rondin de bois, tellement étroit qu'Amel se demandait si elle n'allait pas le passer à genou (un peu de dignité tout de même!), le paysage s'ouvre un peu, et doucement, on aperçoit la "montagne blanche" au fond: le Dhaulagiri (8167m). On fait ensuite la pause pique nique et Amel sort ses noodles goût "chicken pizza": on aurait bien aimé avoir le chicken et la pizza sans les noodles!

C'est beau, il fait beau, on est contents. Mais après le pic-nique, changement d'ambiance: ça se couvre, le paysage semble désolé, et le souffle commence à manquer. La carte ne correspond pas vraiment, on n'a jamais croisé les deux autres base camp, donc on arrive au camp de base des italiens sans autre choix. En montant, on se disait que comme on vient de griller une étape, on devrait être plus tranquille... mais non! Y'a plein de tentes partout, et ça parle toutes les langues (sauf français).

L'ambiance n'est plus la même qu'hier, c'est assez austère de par le froid et le brouillard. En cinq minutes, on a troqué la collection été contre celle d'hiver: collant polaire, grosses chaussettes, doudoune, bonnet! Une fois la tente montée et la lingette passée, on se réfugie dans nos duvets en écoutant les premières gouttes de pluie s'écraser sur la toile de la tente. On est à 3660m et il pleut! Chacun vaque à ses occupations, lecture, yoga, étirements, tout se passe bien jusqu'au moment fatidique du dîner. Ce satané riz refuse de cuire, même après 45 minutes d'ébulition... et nous gâche la soirée. On ressort les vieux dossiers "oui on devait prévoir 4 soirs et non 3, t'es pas assez prévoyant, nanani nanana..." Bref, chacun campe sur ses positions, mais le riz reste croutillant! Est-ce la faute de Simon? A moins que ça soit la faute de l'altitude, car PV=nRT (discussion de physiciens). Espérons que le trempage du riz dans l'eau chaude toute la nuit nous offre un meilleur petit dej, et surtout une réconcilitation...