J8 Japanese Base Camp (4250m) - Dhaulagiri Base Camp (4748m)
Ce matin, on se lève et là, bonne surprise, c'est le grand beau. Par contre, mauvaise surprise, y'a 20 à 30cm de neige fraîche. Ca a l'air d'être le climat du coin: beau jusqu'en début d'après-midi, puis nuages et pluie ou neige jusqu'en début de nuit, et ainsi de suite. Petit dej pour se réchauffer, et on commence à plier alors que nos voisins n'ont pas l'air de s'exciter... bizarre?? Ils ont surtout pas envie d'être les premiers à tracer, oui!! Eh ouais, on n'avait pas de réservation hier, alors on a le camp le plus haut!
Voilà comment on se retrouve à faire la trace sur le glacier, à zigzaguer entre les crevasses, et sans trop savoir où ça passe (notez que l'on a une carte, mais tellement peu précise qu'elle ne sert à rien!). Sur le coup, ça passe bien, ça suit tranquillement derrière au loin, mais sans jamais nous rattrapper. Ca a un côté assez sympa de faire la trace aux porteurs, aux guides, et aux groupes, alors qu'on est les seuls à faire le trek en autonomie! Soyons honnête, c'est certainement cette petite fierté qui me pousse à continuer, alors que je pourrais très bien attendre un moment, et me caler dans une trace 4 étoiles... C'est certainement cette petite fierté qui me coûtera cher pour la suite du trek...
Bref, vu que je me sentais bien, j'ai continué en oubliant les bases de la prévention du MAM (Mal Aigu des Montagnes): Bistari Bistari ("doucement doucement") comme disent les sherpas. Après plus de deux heures de traçage, on profite d'une pente au soleil pour faire une pause en déchargeant le sac. Et là, d'un coup, j'ai comme plus envie de partir. Alors qu'Amel est déjà repartie, je reste bien 45 minutes assis là, sur mon caillou. Aurais-je forcé plus qu'il ne le fallait? Certainement!
J'arrive enfin à repartir, et là c'est le deuxième acte de la création du MAM qui se produit. Avec le soleil, il fait maintenant très chaud, ça monte et je suis encore trop couvert (collant polaire dessous, Gore-tex,...). Mais avec tout mon pactage (notamment la tente devant), ça n'encourage pas les manips de sac et changement de couches. Après une demi-heure à me traîner, je sens le coup de chaud qui arrive (enfin je crois qu'il est déjà arrivé). J'ai trop chaud sous toutes ces couches, j'ai faim (le petit dej remonte à 5h), j'ai soif (on n'avait qu'une bouteille pour deux aujourd'hui, comme hier on n'avait quasi rien bu), et surtout j'avance plus. Le mal est fait, et même après une pause boisson, barre et déshabillage, ça ne va pas beaucoup mieux, ni plus vite. Amel commence à s'inquiéter, et finit l'étape en revenant me chercher et en portant mon sac, alors que je suis à fond en première!
On pose la tente au camp de base du Dhaulagiri et je reste allongé tout l'après-midi avec un bon mal de crâne.: bonjour Monsieur le MAM! Les noodles d'Amel ne passent pas du tout, d'un part ça n'est pas bon (très farineux, on peut l'avouer, étant donné qu'elle avait critiqué mon riz cuit avec amour pendant 45 minutes), et d'autre part, je n'ai juste pas faim, rien à faire, ça ne passe pas.